Assis contre la haie, devant un pâturage criblé de taupinières, j’attendais qu’une belle hermine se montre enfin. Je l’imaginais sautillante dans le pré, telle un petit éclair blanc. Mais que nenni. Je n’en verrai point aujourd’hui. J’étais perdu dans mes pensées quand j’entendis comme un coup de vent, presque comme un sifflement dans l’air calme de cet après-midi. Je tournais la tête et vis tout de suite un oiseau remonter comme une flèche au-dessus d’un groupe de grives. Je reconnus d’emblée un faucon pèlerin avec ses ailes pointues: il a attaqué les grives. Je le vois s’éloigner et il se pose sur un arbre non loin. Je saisis mon télé. Je déclenche. Il doit reprendre son souffle après cette attaque. Il devrait s’en aller car les grives sont nombreuses et il va se faire houspiller. Mais c’est le crécerelle du coin qui vient essayer de le faire partir. Il se pose en-dessus et fait mine de lui voler contre, mais l’évite au dernier moment. Pèlerin ne bouge pas. Puis c’est une pie qui vient vers le pèlerin; elle se pose sur la même branche et s’approche du pèlerin. A ce moment , je me rends compte que le pèlerin est petit à côté de la pie; c’est un mâle. Puis la pie, téméraire comme à son habitude, lui vole contre : le rapace saute en arrière et s’enfuit. La pie a chassé le rapace.